Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

MERCURE. — Non, non, pas de phosphore… Changez ces yeux de chat ! On voit encore vos prunelles au travers de vos paupières quand vous clignez… On ne peut se voir dans ces yeux-là… Mettez-leur un fond.

JUPITER. — L’aventurine ne ferait pas mal, avec ses reflets d’or.

MERCURE. — À la peau maintenant !

JUPITER. — À ma peau ?

MERCURE. — Trop lisse, trop douce, votre peau… C’est de la peau d’enfant. Il faut une peau sur laquelle le vent ait trente ans soufflé, qui ait trente ans plongé dans l’air et dans la mer, bref qui ait son goût, car on la goûtera. Les autres femmes ne disaient rien, en constatant que la peau de Jupiter avait goût d’enfant ?

JUPITER. — Leurs caresses n’en étaient pas plus maternelles.

MERCURE. — Cette peau-là ne ferait