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ALCMÈNE. — Le ciel était serein, et cet enfant pleurait… Pour moi c’est le pire présage.

AMPHITRYON. — Ne sois pas superstitieuse, Alcmène ! Tiens-t’en aux prodiges officiels. Ta servante a-t-elle donné naissance à une fille cousue et palmée ?

ALCMÈNE. — Non, mais mon cœur se serrait, des larmes coulaient de mes yeux au moment où je croyais rire… J’avais la certitude qu’une menace terrible planait au-dessus de notre bonheur… Grâce à Dieu, c’était la guerre, et j’en suis presque soulagée, car la guerre au moins est un danger loyal, et j’aime mieux les ennemis à glaives et à lances. Ce n’était que la guerre !

AMPHITRYON. — Que pouvais-tu craindre, à part la guerre ? Nous avons la chance de vivre jeunes sur une planète encore jeune, où les méchants n’en sont qu’aux méchancetés primaires, aux viols,