Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/46

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’autres une vie de conquêtes ! Demain cela fera deux, n’est-ce pas ? Car tu vas revenir, tu ne seras pas tué !

AMPHITRYON. — Demande au destin.

ALCMÈNE. — Tu ne seras pas tué ! Ce serait trop injuste. Les généraux en chef ne devraient pas être tués !

AMPHITRYON. — Pourquoi ?

ALCMÈNE. — Comment, pourquoi ? Ils ont les femmes les plus belles, les palais les mieux tenus, la gloire. Tu as la plus lourde vaisselle d’or de Grèce, chéri. Une vie humaine n’a pas à s’envoler sous ce poids… Tu as Alcmène !

AMPHITRYON. — Aussi penserai-je à Alcmène pour mieux tuer mes ennemis.

ALCMÈNE. — Tu les tues comment ?

AMPHITRYON. — Je les atteins avec mon javelot, je les abats avec ma lance, et je les égorge avec mon épée, que je laisse dans la plaie…