et sans défaut s’isolent à ma voix de cette masse suante et haletante confondue dans la nuit. Levez-vous ! Prenez vos armes ! Ajoutez à votre poids cet appoint de métal pur qui seul donne le vrai alliage du courage humain. Ce que c’est ? C’est la guerre ?
LE TROMPETTE. — Ce qu’ils crient !
LE GUERRIER. — C’est l’égalité, c’est la liberté, la fraternité : c’est la guerre ! Vous tous, pauvres, que la fortune a injustement traités, venez vous venger sur les ennemis ! Vous tous, riches, venez connaître la suprême jouissance, faire dépendre le sort de vos trésors, de vos joies, de vos favorites, du sort de votre patrie ! Vous, joueurs, venez jouer votre vie ! Vous, jouisseurs impies, la guerre vous permet tout, d’aiguiser vos armes sur les statues même des dieux, de choisir entre les lois, entre les femmes ! Vous, paresseux, aux tranchées : la guerre est le triomphe de la paresse. Vous,