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ma trompette à la bouche, j’imagine d’abord tout un développement musical et silencieux, dont ma note devient la conclusion. Cela lui donne une valeur inattendue.

SOSIE. — Hâte-toi, la ville s’endort.

LE TROMPETTE. — La ville s’endort, mais mes collègues, je te le répète, en enragent de jalousie. On m’a dit qu’aux écoles de trompette ils s’entraînent uniquement désormais à perfectionner la qualité de leur silence. Dis-moi donc de quel objet perdu il s’agit, pour que je compose mon air muet en conséquence.

SOSIE. — Il s’agit de la paix.

LE TROMPETTE. — De quelle paix ?

SOSIE. — De ce qu’on appelle la paix, de l’intervalle entre deux guerres ! Tous les soirs Amphitryon ordonne que je lise une proclamation aux Thébains. C’est un reste des habitudes de campagne. Il a remplacé l’ordre du jour par l’ordre de nuit. Sur les manières diverses de se