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MERCURE. — Du ciel on voit votre corps éclairer la nuit grecque.

ALCMÈNE. — Oui, j’ai des poudres, des onguents. Cela va encore, avec les épiloirs et les limes. Mais je ne sais ni écrire ni penser.

MERCURE. — Je vois que vous parlez très suffisamment. D’ailleurs les poètes de la postérité se chargeront de votre conversation de cette nuit.

ALCMÈNE. — Ils peuvent se charger aussi bien du reste.

MERCURE. — Pourquoi ce langage qui rapetisse tout ce qu’il touche ? Croyez-vous échapper aux dieux à retrancher tout ce qui dépasse de vous en noblesse et en beauté ? Vous vous rendez mal compte de la gravité de votre rôle ?

ALCMÈNE. — C’est ce que je me tue à vous dire ! Ce rôle ne me convient pas. Je vis dans tout ce qu’il y a de plus terrestre comme atmosphère, et aucune