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ALCMÈNE. — Dites toujours.

MERCURE. — Qu’il vous aime… Que Jupiter vous aime.

ALCMÈNE. — Jupiter me connaît ? Jupiter daigne savoir mon existence ? Je suis fortunée entre toutes.

MERCURE. — Depuis de nombreux jours, il vous voit, il ne perd aucun de vos gestes, vous êtes inscrite dans son regard rayonnant.

ALCMÈNE. — De nombreux jours ?

MERCURE. — Et de nombreuses nuits. Vous pâlissez !

ALCMÈNE. — C’est vrai, je devrais rougir !… Excusez-moi, Mercure. Mais je suis navrée de penser que je n’ai pas toujours été digne de ce regard ! Que ne m’avez-vous prévenue !

MERCURE. — Et que dois-je lui dire ?

ALCMÈNE. — Dites-lui que je serai désormais digne de cette faveur. Un