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ALCMÈNE. — Mercure, si j’en juge d’après votre visage ?

MERCURE. — Merci. C’est à mes pieds que les autres humains me reconnaissent, aux ailes de mes pieds. Vous êtes plus habile ou plus apte à la flatterie.

ALCMÈNE. — Je suis tout heureuse de voir un dieu.

MERCURE. — Si vous voulez le toucher, je vous y autorise. À vos mains, moi, je reconnais que vous avez ce droit… (Alcmène doucement caresse les bras nus de Mercure, touche son visage.) Je vois que les dieux vous intéressent.

ALCMÈNE. — Toute ma jeunesse s’est passée à les imaginer, à leur faire signe. Enfin l’un d’eux est venu !… Je caresse le ciel !… J’aime les dieux.

MERCURE. — Tous ? Je suis compris dans cette affection ?

ALCMÈNE. — La terre s’aime en détail, le ciel en bloc… Vous d’ailleurs,