Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ton deuil soit une offense aux vivants. Nous faisons une situation fausse aux morts en les raccrochant à notre vie. C’est leur enlever, s’ils en ont une, leur liberté de mort.
ÉLECTRE. – Il a sa liberté. C’est pour cela qu’il vient.
ÉGISTHE. – Crois-tu vraiment qu’il se plaise à te voir le pleurer, non comme une fille, mais comme une épouse ?
ÉLECTRE. – Je suis la veuve de mon père, à défaut d’autres.
CLYTEMNESTRE. – Électre !
ÉGISTHE. – Veuve ou non, nous fêtons aujourd’hui tes noces.
ÉLECTRE. – Oui, je connais votre complot.
CLYTEMNESTRE. – Quel complot ! Est-ce un complot de vouloir marier une fille de vingt et un ans ? À ton âge, je vous portais déjà tous les deux dans mes bras, toi et Oreste.
ÉLECTRE. – Tu nous portais mal. Tu