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mille des Atrides. Et pour tous, car tout citoyen est atteint de ce qui frappe la famille royale. C’est pour cela que je la passe à une famille invisible des dieux, amorphe, et dans laquelle ni ses yeux ni ses gestes n’auront plus de phosphore, où le ravage restera local et bourgeois, à la famille des Théocathoclès.

LE MENDIANT. – Bonne idée. Bonne idée. Encore faut-il que cette famille soit particulièrement amorphe.

ÉGISTHE. – Elle l’est, et je veillerai à ce qu’elle le demeure. Je veillerai à ce qu’aucun Théocathoclès ne se distingue par le talent et le courage. Pour l’audace et le génie, je leur remets sans appréhension ce soin à eux-mêmes.

LE MENDIANT. – Méfiez-vous. La petite Agathe n’est pas très mal. La beauté aussi fait signe.

LE PRÉSIDENT. – Je vous prie de laisser Agathe hors du débat.

LE MENDIANT. – C’est vrai qu’on peut