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seconde fille d’Alcmène, celle qui a ces belles dents, celle qui rit. Tu serais le marié Oreste.

DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Je ne veux tuer ni ma sœur que j’aime, ni ma mère que je déteste…

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – Je sais. Je sais. En un mot tu es faible et tu as des principes !

TROISIÈME EUMÉNIDE. – Alors pourquoi parlez-vous tous deux ! Puisque au milieu de la nuit, des haines, des menaces, la lune s’élève, le rossignol chante, enlève ta main de la poignée de ton épée, Oreste, pour voir ce qu’elle aura l’intelligence de faire toute seule !

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – C’est cela, enlève… Elle bouge, mes amies… Elle bouge !

DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Il n’y a pas de doute. C’est une épée qui pense… Elle pense tellement qu’elle est à demi sortie !

ORESTE, endormi. – Électre !