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DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Première nouvelle.

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – Pas pour ta sœur… Tu as déjà tué, mon petit Oreste ?

DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Ce qu’on tue quand on est bon… Une biche… Comme en plus de bon, j’étais pitoyable, j’ai tué le faon aussi, pour qu’il ne soit pas orphelin… Tuer ma mère, jamais. Ce serait un parricide.

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – C’est avec cette épée que tu les as tués ?

DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Oui, elle coupe le fer. Tu juges, pour le faon ! Elle l’avait traversé qu’il n’avait rien senti.

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – Je n’ai aucune arrière-pensée. Je ne veux pas t’influencer… Mais si une épée comme celle-là tuait ta sœur, nous serions bien tranquilles !

DEUXIÈME EUMÉNIDE. – Tu veux que je tue ma sœur ?

PREMIÈRE EUMÉNIDE. – Jamais. Ce