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À Bergame. Une nuit de carnaval. L’intérieur d’un grand café, fleuri de glaces et de
dorures. Groupes de masques çà et là. Musiques lointaines et contradictoires.
Hé ! Garçon ! du café !
De la Chartreuse !
Pierrot, monte à l’autel, et voici mon ciboire,
Et chante Alleluia, Pierrot, et bénis nous :
Chante ! Les desservants vont plier les genoux.
Eh bien ! Qu’attends-tu ?
Oh ! fi du prêtre blanc qui ne sait plus sa messe.
L’église est belle, vois ! L’encens rêve dans l’air,
Le cher encens du kirsch, du kummel, du bitter.
Je surprends la saveur des prières latines
Dans le cantique en fleur que les bénédictines
Murmurent doucement dans les flacons pieux.
Chante ! Ou bien nous croirons que Pierrot devient vieux !