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1857 (4 juin.) — Esprit de la Réforme en Angleterre (Revue de l’Instruction publique), article.

Refondu dans l’Histoire de la littérature anglaise (1re éd., 1864, et sqq.).

(15 juin.) — Milton, son génie et son temps (Revue des Deux-Mondes), article.

Refondu, et considérablement remanié, dans l’Histoire de la littérature anglaise (1re éd., 1864, et sqq.).

1858 (24 janvier.) — Préface des Essais de critique et d’histoire (Journal des Débats).

Recueillie dans les Essais de critique et d’histoire (1re édition seule, 1858).

(Février.) — Essais de critique et d’histoire, par H. Taine (1 vol. in-18 jésus, xv-412 p., Paris, Hachette, 1858).

La 1re édition contient, outre la Préface [1], 10 morceaux rangés dans l’ordre suivant : M. Macaulay : — Fléchier ;

  1. La Préface de cette première édition, complètement remaniée dans les éditions ultérieures, contient un admirable portrait de Sainte-Beuve qui n’a, malheureusement, pas été conservé. Le voici : « Peindre, c’est faire voir, et c’est un emploi tout spécial que de faire voir les personnages passés. Si quelqu’un s’y efforçait, il faudrait qu’il eût été préparé à ce travail d’artiste par des études d’artiste ; qu’il eût été, dans sa jeunesse, romancier comme Walter Scott, et même poète ; qu’à ce titre, il aperçût naturellement et de prime-saut les plus légères nuances et les plus fragiles attaches des sentiments ; que, peu à peu, le progrès de l’âge et les reploiements de la réflexion aient ajouté en lui le psychologue à l’artiste ; que la finesse française, la délicatesse parisienne, l’érudition du XIXme siècle, l’épicurisme de la curiosité, la science de l’homme et des hommes, lui aient composé un tact exquis et unique. Ainsi doué et ainsi muni, il entreprendrait pour les lettrés et les délicats une galerie de portraits historiques. Il glisserait autour de son personnage, notant d’un mot chaque attitude, chaque geste et chaque air ; il reviendrait sur ses pas, nuançant ses premières couleurs par de nouvelles teintes plus légères ; il irait ainsi de retouches en retouches, ne se lassant pas de poursuivre le contour complexe et changeant, la frêle et fuyante lumière qui est le signe et comme la fleur de la vie. Pour l’atteindre, ce ne serait pas assez d’un portrait ; il sentirait que la peinture doit varier avec le personnage ; il le décrirait adolescent, jeune homme, homme fait, vieillard, à la cour, à la guerre, sous tous ses habits, sous tous ses visages ; il égalerait la mobilité du temps et de l’âme par le renouvellement de ses impressions et de ses esquisses. Il n’aurait pas assez, pour une telle œuvre, du style simple des logiciens et des classiques. Il aurait besoin