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Ô Mort ! Toi dont le nom véritable est Clémence !
À qui l’homme devrait élever des autels,
Sur les Dieux à genoux ouvre ton aile immense !
N’auras-tu donc jamais pitié des Immortels ?

Lance contre eux un fils de la race indomptée !
Arme quelque Titan ou quelque demi-Dieu
Et que nous recevions d’un nouveau Prométhée
Le repos éternel en échange du feu !

À nos yeux exaucés qu’il surgisse du gouffre !
Qu’il frappe et que la flamme, accourue après lui,
Jetant sur ce palais sa tunique de soufre,
En fasse pour toujours du rêve et de la nuit !

Jupiter

Ô mon fils bien aimé ! Votre clameur est vaine
Et tombe sans écho dans l’abîme azuré !
Tous nous avons couru votre aventure humaine ;
Tous les Dieux ont cherché le bonheur ignoré,
Et quand ils sont rentrés dans leur Maison sereine,
Leur cœur, comme le vôtre, était désespéré.
Mais depuis, renonçant à vouloir l’impossible,