Derrière vont les siens en larmes… le berger
Qui l’aimait en secret suit avec ses ouailles…
Leur groupe disparaît dans le brouillard léger
Et voici retentir le chant des funérailles !
Il est temps, ô mon fils ! de cesser votre jeu
Et de vous rappeler que vous êtes un Dieu !
Ô vierge que j’avais entre toutes choisie !
Toi la plus tendre fleur du pays de clarté !
Ton doux cadavre exhale un parfum d’ambroisie
Qui sera respiré durant l’éternité !
Ton visage pensif, veiné d’azur aux tempes,
Hantera le cerveau des races à venir
Et les yeux de leurs fils verront ton souvenir
Renaître chaque soir de la flamme des lampes !
Jusqu’au dernier soleil de ce monde oublieux
Il suffira que l’homme entende ton nom frêle
Pour ouïr tout à coup dans l’air mélodieux
La palpitation invisible d’une aile !