Assez ! Je veux le voir un instant, une fois !
Un instant, une fois, dussé-je en tomber morte !
À moi ! La lampe est là, derrière cette porte !
Sa paisible clarté ne me trahira pas…
C’en est fait ! Je vais voir la forme de mon rêve !
J’obéis : une force obscure me soulève
Et m’entraîne… je vais plus vite que mes pas…
La voici palpiter ! J’entends sa vague haleine.
Elle vit dans ma main qui la retient à peine !
Ô lampe dont la flamme est comme une aile au vent,
Ta lumière me guide et me pousse en avant !
Bel oiseau radieux qui planes sur ma tête,
Dans ce palais désert Psyché t’offre une fête !
Sur mon front rayonnant dresse-toi ! Prends l’essor !
Dans le cœur de la nuit plante tes griffes d’or !
Vole, ô mon bel oiseau ! vers les lourds rideaux sombres
Et chassant devant toi le peuple noir des ombres,