Page:Giraud - Éros et Psyché, Lamertin.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Éros

D’ailleurs, j’ai mon métier Lequel ? Je suis archer
Et très habile… Aucun de vies traits ne dévie !
Tu sais tout maintenant. Réduit à me cacher
Je dois tromper les chiens qu’on lance sur ma trace,
Jusqu’au jour bienheureux où, vengeur de ma race,
Et tenant par la main celle qui m’a choisi,
Je rentrerai, le sceptre au poing, dans mon empire !

Psyché

Vous êtes malheureux et je vous aime ainsi…
Car, ô mon cher Désir ! le seul trône où j’aspire
C’est le sommeil d’amour dans les bras de l’époux.
Je vous aime, ô Désir ! et je suis toute à vous !

Éros

Ô toi qui m’as choisi comme je t’ai choisie !
Semblables à des Dieux qui boivent l’ambroisie,
Chère âme, enivrons-nous l’un de l’autre ! Aimons-nous !
Ce palais est désert. Personne n’y pénètre.
Seul, un pâtre parfois, menant ses brebis paître,
Vers son fronton sculpté lève un regard distrait.
Sans que mes ennemis puissent me reconnaître,