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Psyché

Je suis comme une plume au gré de votre haleine
Et je mourrais de vous, si vous le désiriez !

Éros

J’étais auprès de toi par les nuits enflammées
Où Vénus amoureuse embrase l’horizon…
J’étais auprès de toi dans ta calme maison :
Du calice des fleurs dans le jardin pâmées
Vers ton sommeil fiévreux s’évadaient à foison
Des songes qui laissaient en frôlant ta chair nue
À ton corps innocent, à ta lèvre ingénue
Le geste de l’étreinte et le pli du baiser !…

Psyché (près d’Éros dans l’ombre)

Si vous avez versé dans ma tête légère
Ces songes dont mon cœur battait à se briser,
Pourquoi me rappeler leur douceur passagère
Si votre volonté ne peut l’éterniser ?

Éros

Psyché ! Si j’ai versé dans ta tête légère
Ces songes dont ton cœur battait à se briser,