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Éros

Une voix m’a parlé… Qu’elle est doucePsyché !

Psyché

La voix me parle encor… Qu’elle est jeune !…

Éros

La voix me parle encor… Qu’elle est jeune ! Psyché !
Ne tremble pas ainsi… Je suis quelqu’un qui t’aime.
Je ne fonds pas sur toi comme un loup ravisseur ;
Je t’aime !… Ma seule arme est ma jeune douceur…
Je t’aime ! Je ne veux te devoir qu’à toi-même
Et je m’adresse à toi comme un frère à sa sœur !

Psyché

Inconnu ! Dans vos mains me voici sans défense.

Éros

Psyché ! Je te connais, et depuis ton enfance !
Je te connais depuis le jour de ta naissance.
Sur ton berceau rieur souvent je me penchais,
Sans jamais révéler ma muette présence,
Et comme cette nuit, Psyché ! je me cachais !
J’étais auprès de toi quand ton âme ravie
Ainsi qu’un jeune oiseau s’essayait à la vie
Et d’une aile étonnée et joyeuse volait
Vers tout ce qui sonnait et tout ce qui brillait !…