Page:Giraud - Éros et Psyché, Lamertin.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Éros (avec amertume)

Que vous manque-t-il donc, ô mon fils ?Je m’ennuie !

Junon

Quoi ! Tu peux t’ennuyer dans ce palais vermeil,
Parmi l’azur royal, sous ce divin soleil ?

Éros

L’homme est heureux : il a le ciel gris et la pluie !

Mercure

Il se moque de nous !

Éros

Il se moque de nous !Oh ! comme je m’ennuie !
Comme je donnerais votre Olympe vermeil,
Votre immuable azur, votre incessant soleil,
Pour le jour indécis dont la vapeur changeante
Baigne le tronc noueux des saules qu’elle argenté !
Voyez ! Il est là-bas un paisible vallon
— Peut-être y gardas-tu les troupeaux, Apollon,