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rais heureux — à l’heure où nous pourrons déployer le drapeau belge, — de présenter à l’admiration du public ce document national de théâtre d’art.

Est-ce scénique ? C’est la question qu’on m’a posée. Oui ! Avec de la musique — indispensable, — de beaux décors, des costumes neufs, de bons artistes, nombreux, car les Dieux qui ne sont pas bavards doivent avoir le silence majestueux, de belles filles, car n’est pas qui veut Vénus, Diane et Junon.

L’œuvre est très au-dessus de la mentalité même d’un public de choix, aussi doit-elle être soignée particulièrement et sa beauté ne s’accommoderait pas de médiocrité. La réalisation, telle que je l’entrevois, serait assez onéreuse. Je pense que demain, dans les circonstances exceptionnelles où nous nous trouverons, on pourrait obtenir le patronage nécessaire. J’en ai dit un mot à Vanzype. Nous en reparlerons.

Quel beau travail et quelles délicates soirées en perspective ! J’y pense avec émotion. Espérons !

Bien cordialement à toi.

Victor Riding.


Je fus tenté ! Le diable est fort et la chair est faible. Je succombai à la tentation et j’acceptai l’offre de M. Reding.

Quand les Allemands furent partis, le directeur du théâtre du Parc, désireux de célébrer la victoire des Alliés, annonça une grande saison belge, au programme de laquelle figurait Éros et Psyché. Conformément au désir de M. Reding, un jeune compositeur, M. Alphonse