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tions, l’aider dans sa fortune ; — en vain il se préparait une douce coquetterie avec la nièce de la maison, en vain il formait les plus beaux projets — tout sera détruit, bouleversé par un petit être inutile qu’il n’a pas même vu entrer et qu’il ne verra pas sortir.

Ô fatalité ! c’est la vie. — Une petite pierre roulante fera s’abattre un fier coursier ; un sot indiscret ou méchant fait avorter les plans sublimes d’un héros.

— Vous ne m’avez point oublié, n’est-ce pas, madame ? dit Tancrède à madame Poirceau. Voici la sixième contredanse, celle que vous avez bien voulu m’accorder.

Le petit homme entendit cela et bondit.

— Vous n’êtes point de ceux qu’on oublie, répond madame Poirceau.

À ces mots, le petit homme rebondit.

Madame Poirceau n’avait de sa vie prononcé une parole si gracieuse ; et ce devait être alarmant.

M. Poirceau vint alors chercher Tancrède pour le présenter à un de ses amis.