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avenir lui apparut : il se figura les jours heureux qu’il passerait auprès de Clarisse, le plaisir qu’il aurait à l’emmener avec lui, à la présenter à sa mère ; il était bien certain que madame Dorimont aimerait Clarisse : cette jeune fille devait lui plaire par son esprit, la délicatesse de ses sentiments.

Il songea à ce prétendu dont on menaçait Clarisse ; il se demanda pourquoi madame de D*** voulait la marier ; il fit d’amères réflexions sur la manie des grande dames, qui veulent toujours protéger, sans se rappeler, l’ingrat ! qu’il devait à cette manie le plaisir d’avoir vu Clarisse ; il s’amusa de l’idée que cette jeune fille refusait un vrai mariage pour lui qu’elle ne connaissait pas, qu’elle aimait en rêve ; il trouva ce succès très-flatteur.

Il pensa que c’était pour lui un bien heureux hasard que cette rencontre avec M. de Balzac, à laquelle il devait sa fortune et son bonheur ; il remercia dans son âme M. de Balzac, qui lui avait prêté sa canne. Il acheta en idée une jolie maison de campagne près de Blois, et y fit préparer, pour son illustre ami, un bel appar-