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dans les plus romanesque aventures, — il arriva qu’un chien, un malheureux chien, qui habitait une chambre voisine, sentit notre héros et s’alarma ; il se prit à aboyer sous prétexte qu’il était de bonne garde ; il aboya si fort, si obstinément, si fidèlement, que Tancrède comprit qu’il ne pouvait séjourner plus longtemps dans cet endroit, sans attirer l’attention de toute la maison ; car le don d’invisibilité ne protége pas contre la divination nasale du chien.

Tancrède revint sur ses pas. Madame Thélissier n’avait pas encore refermé les portes de l’appartement ; la bougie qu’elle portait s’était éteinte, et cela l’avait retardée. Tancrède voulut d’abord lui parler, lui expliquer son danger, mais il changea d’idée. Pourquoi l’inquiéter ? pensa-t-il ; et il rentra invisible dans la chambre de Malvina.

Et Malvina se croyait seule et il était là !

Comme elle était émue ! — à peine pouvait-elle se soutenir.

Elle s’appuya sur une table, puis elle passa sa main sur son front pour recueillir ses