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pleurer et me menaçait, si je disais un seul mot, de m'écraser entre deux portes.

Dans un autre genre, c'était de la lâcheté aussi, cela, et même une lâcheté plus blâmable que la mienne. Ah si j'osais! si je pouvais vaincre ce tremblement nerveux et cette imagination stupide qui me montre des dangers partout t Je me disais cela en descendant lentement les marches de l'escalier; je ne me pressais pas, car j'avais les yeux rouges, et je voulais me remettre avant d'arriver en bas, afin de ne pas faire de peine à ma mère.

Voici à quelle conclusion j'en étais arrivé en atteignant la dernière marche: « Dans une toute petite maison comme celle-ci, dont je connais tous les coins et recoins, pourquoi me figurer toujours qu'il y a quelqu'un de caché quelque part, lorsque je suis sûr d'avance qu'il n'y a personne? Pourquoi m'imaginer qu'il va sortir de partout des bêtes extraordinaires pour me pincer, me mordre, me piquer, m'égratigner, ou me passer de grandes pattes velues sur le cou, ou me regarder avec des yeux épouvantables? Je suis vraiment bien sot, et désormais.

V.
Le héros voit un monstre.

Pouf! quelque chose de noir, de léger, d'énorme en même temps, un animal informe et féroce, sans aucun