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gues, les batailles navales, les combats sans merci de deux peuples puissants.

Quel rêve en la terre du rêve, et qu’il y a là de quoi faire oublier aux plus acharnés lutteurs des batailles de la vie, les spéculations du jour, le souci des affaires, les ombres de la politique !

Et puis, ce nom de Champs-Élysées est surtout un symbole en ce sens qu’il évoquera, à Tunis, le nom de la France et le souvenir de Paris. C’est le luxe de la capitale du monde qu’on aura transporté au tunisien rivage, un morceau de la patrie qu’on devra retrouver là-bas, après avoir passé la mer, la ville des merveilles dans la ville des souvenirs !

Ceci fait, Tunis créée ville d’hiver, devra-t-on s’en tenir là ?

Qui sait ? L’avenir peut-être réserve bien des surprises à sa favorite africaine, et nous croyons savoir qu’un second projet, plus grandiose encore que celui que nous venons d’essayer de présenter, et tout aussi fécond en résultats certains, est en ce moment à l’étude. Mais nous ne devons pas pousser plus loin l’indiscrétion. À chaque jour suffit sa peine, dit un malin proverbe. Et puis l’exécution de ce second projet est expressément subordonnée à celle du premier dont l’administration comprendra tous les avantages et qui aura tôt fait de réunir les adhésions des capitalistes, si celle de la municipalité est acquise au préalable.

L. GIRARDET.

Tunis, le Chalet, boulevard de Paris.

Novembre 1891