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Mais il ne faut rien exagérer, même dans le bien, dit-on.

Maintenant que les ressources arrivent avec le produit des abattoirs, de la manufacture des tabacs, du port bientôt, etc…, il faut absolument mettre Tunis sur un pied d’égalité avec ses aînées d’Algérie.

Et puis ne reste-t-il pas la ressource des impôts, que tous les Européens étaient habitués à payer dans leur pays d’origine ? De l’emprunt, qui est un moyen souvent de réaliser les plus grandes choses ?

Des dettes ! le mot effraie un peu d’abord. Mais quand on arrive à se dire que toutes les villes du monde ont des dettes, depuis les plus grandes cités jusqu’aux plus petites bourgades, et précisément en progression même de leur richesse et de leur grandeur, que c’est par ce moyen qu’elles sont arrivées à croître et à s’embellir, à se rendre intéressantes, agréables et riches, la crudité du mot disparaît devant l’appât de la réalité et la beauté du résultat.

Les intérêts qu’aurait à payer la ville lui seront rendus, centuplés, par les visiteurs, touristes et hiverneurs, qui ne feront plus, comme aujourd’hui, que de traverser la ville, mais prendront plaisir à y faire halte, à y séjourner, et qui sait si, trouvant à Tunis le repos réparateur dont ils avaient besoin, ils n’y deviendront pas le noyau d’une riche colonie étrangère ?

La question du parc est donc une question vitale pour les intérêts de Tunis, et qu’il importe de trancher au plus vite.