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Tunis !… mais ce serait le paradis terrestre de l’hiverneur, si l’hiverneur connaissait Tunis.

Et pourquoi ne le connaîtrait-il pas ? Pourquoi retarderait-on plus longtemps la mise en œuvre de toutes ces beautés, l’exploitation de toutes ces richesses climatologiques que la nature a départies avec tant de largesse à ce coin de terre privilégié ?

Pour attirer et retenir l’hiverneur, que faut-il, au surplus ?

Un peu de réclame d’abord, la divulgation de richesses qu’on ignore trop en France, et puis, même à Tunis, même au pays des investigations curieuses et intéressantes au travers de l’histoire, des échappées radieuses sur les épopées puniques et romaines, un peu du confort et du luxe de la vie moderne, un peu de la distraction parisienne surtout. Un casino, un théâtre qui reposera l’étranger de la musique du pays, des poésies lubriques locales, un parc enfin, superbe, où des sociétés musicales donneront des concerts de nuit, bref, un ensemble de distractions mondaines qui sont indispensables pour attirer et retenir les heureux du siècle, les favorisés de la fortune, et qui manquent encore à Tunis pour en faire une incomparable station hivernale.

Il serait peut-être temps d’y songer, aujourd’hui que sont achevés les travaux publics d’une utilité primordiale incontestable, il serait temps de songer, dis-je, à ces deux choses indispensables à toute grande ville : un théâtre et un parc.

Car on ne peut donner le nom de Théâtres aux établissements de Tunis qui ont ambitieusement