Page:Girard - Sisyphe, iambes, 1850.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

 
Le plaisir, dont la voix aux fêtes nous convie,
Remplit nos cœurs d’amour, nos salons d’harmonie,
 Nos corridors de fleurs ;
Les jours sont aux festins, les nuits sont à la danse ;
Mais la saison des ris, qui pour nous recommence,
 Pour le pauvre est celle des pleurs !

Trop souvent l’indigent, en ces courtes journées,
Tend en vain au travail ses mains infortunées ;
 Or, pas de travail, pas de pain !
Puis, sur le soir, il voit se glisser sous son chaume
Son plus sombre ennemi : le froid, hideux fantôme,
 Plus redoutable que la faim !

Qui pourrait évoquer tous les drames funèbres
Dont ces fatales nuits voilent de leurs ténèbres
 Les secrets d’angoisse et de deuil ?…