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MOSAÏQUE
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Noël ! Noël ! il s’élance au plus fort de la mêlée. Son roi est entouré d’ennemis. Il court, perce, frappe, renverse, le sang coule, les cadavres s’amoncellent, Chrétiens et Musulmans se confondent en une même hécatombe.

Le roi est délivré.

Tout à coup, démon sorti des entrailles de la terre, un Musulman, se dresse comme un géant à côté de Robert, et d’un grand coup de cimeterre, fend en deux le crâne du guerrier martyr.

Un moment, il reste debout.

Son cadavre est un objet d’épouvante et d’effroi. Et il s’affaisse dans des flots de sang, au milieu de débris de lances, de tronçons d’épées, de heaumes brisés, de genouillères éparses, d’armures perforées.

Sans effort, l’âme du héros, blanche comme la colombe élevée par les mains vierges d’une jeune fille, s’exhala de son corps couvert de nobles blessures. Des anges, revêtus de brillantes armures, commandés par l’archange saint Michel, descendirent du ciel au milieu d’une lumière éblouissante, en chantant un hymne de triomphe.

Robert, conduit par cette milice céleste, rencontra, sur le chemin du Paradis, un petit chérubin aux ailes d’or et aux yeux de turquoise, à qui il demanda :

vas-tu, charmant enfant ?

— Sur la terre.

— Et comment t’appelles-tu ?