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LE SPHINX

fredonnant un air à lui, et alla frapper à la chambre voisine.

— Qui est là ?

— Moi, ton mari.

— Eh bien ! attends-moi, je ne suis pas habillée.

Cette manière d’agir commençait à agacer le pauvre garçon. Faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, il descendit respirer l’air du matin.

Il se promenait ainsi depuis un quart d’heure, lorsque son épouse lui exprima le désir de prendre son déjeuner. Une heure plus tard, les jeunes mariés étaient à bord de « La Touraine ».

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Il faisait une température idéale. Rosalba semblait délirante de gaieté et alla même jusqu’à serrer les doigts de son mari, sur le bord du bastingage.

Quant à Horace, il était enlevé du coup au huitième ciel. De ce moment, il pardonna tout à sa belle-mère et à sa femme. Ce n’est pas, lorsque l’on a le Ciel dans l’âme, que l’on conserve en son cœur des sentiments méchants.

Ne voulant pas anticiper sur la marche du soleil, Horace attendit, avec une fébrile impatience, que la lune eût zigzagué d’argent la nappe d’eau, pour pouvoir étreindre dans une suggestive obscurité, la femme, qui dans le premier moment de la surprise, s’était montrée rebelle aux caresses.