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MOSAÏQUE

mais il se heurta à une barrière qui lui fit un toc au cœur.

Il fut bien près de se fâcher, mais il eut le courage de se contenir, se contentant de dire :

— Je comprends tes scrupules, ma chère enfant, mais il faut se faire une raison. Les lois du mariage, tu sais, commandent des obligations, auxquelles une femme ne pourrait se soustraire, sans se rendre coupable envers l’Église et envers son mari.

Le jeune homme se dit qu’il ne fallait pas forcer la nature et se montra bon garçon.

Il commanda une autre chambre, souhaita une bonne nuit à sa chaste épouse, en la baisant sur le front, et s’endormit en songeant à l’instabilité et à la nervosité féminines.

— Ces femmes, pensait-il, il ne faut pas trop les effaroucher, car leurs petites têtes s’échauffent, s’échauffent, et tout d’un coup, crac ! ça ne va plus.

Horace, à son réveil, ne se rendit pas compte de sa situation.

Dans ses idées toutes confuses par la torpeur du sommeil, il se crut, un moment, encore garçon, se voyant seul dans son lit. Mais il ne fut pas long avant de débrouiller ses idées, et de songer que dans la chambre voisine, sa femme reposait.

Mis en bonne humeur par le soleil, qui entrait à flots dans sa chambre, il s’habilla promptement en