plus qu’une chose : il y avait, devant lui, le Sphinx de Thèbes, qui allait user d’une subtilité féroce en lui posant des questions plus difficiles à résoudre que les énigmes proposées par l’animal fabuleux de la superstitieuse antiquité.
Le sphinx d’Horace esquissant un sourire mielleux, qui ressemblait bien plus à un rictus sardonique, demanda :
— Ainsi, monsieur, vous êtes toujours anxieux de me voir vous accompagner dans ce voyage d’outremer ?
Le jeune homme se demanda si le marchand d’apothicaireries avait parlé. Tout de même, comme on donne toujours le bénéfice du doute à l’accusé, il répondit à tout hasard :
— Certainement, madame, je ne vois pas pourquoi j’aurais changé d’idée depuis hier ?
— Ni moi, vous êtes si aimable, mon cher monsieur, et je vous dois tant de reconnaissance !
Horace était sur des charbons ardents.
— Avez-vous vu mon mari, hier ?
— Non, madame, je ne me rappelle pas l’avoir vu, hier ?
— Je l’ai vu, moi, et il m’a parlé de vous fort élogieusement. Aussi suis-je enchantée de vous, mon cher monsieur, mon cher gendre, vous êtes gentil !
— Ah ! vous exagérez, ma chère madame, vous exagérez !
— Oh ! non, du tout.