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ÉBAUCHE TRISTE




E ntre deux parties de billard, au club, je la vis descendre de l’autre côté de la rue, le long escalier de l’Hospice de la Maternité des Sœurs de la Miséricorde.

C’était une de ces vieilles femmes du peuple, qui peinent dur toute la vie, pour élever une famille.

Misérablement vêtue, la figure sèche et hâlée, fouettée par la pluie, elle allait d’un pas cassé et vacillant, en tenant, sur ses yeux, son mouchoir à larges carreaux rouges et blancs. Cette bonne femme, le dos voûté, ployant l’échine sous le joug des années et