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MOSAÏQUE

Affolée, étouffée, la pauvrette se réfugia sur la véranda en sa toilette de bal.

Ce fut son coup de mort.

La griffe de la mort s’appesantit lourdement sur les épaules nues de la chère enfant.

En retournant chez elle, la nuit, elle se sentit prise d’un frisson inquiétant.

Le lendemain, la malade prenait le lit et une semaine plus tard, elle se faisait transporter dans son village natal.

Quel retour, grand Dieu ! et qu’elle était changée notre Blanchette ! Pâlotte, le visage émacié, les yeux bistrés et brillant d’un reflet étrange, elle semblait n’être plus de ce monde.

Son état ne fit qu’empirer de jour en jour. À la fin de décembre, sa famille en larmes, agenouillée à son chevet, attendit sa mort qui n’était plus qu’une question d’heures.

Descendant peu à peu derrière la colline hérissée de rameaux blancs de givre, le soleil avait complètement disparu en laissant, après lui, à l’horizon, une raie de sang et une tenture de deuil.

L’agonie commença.

Elle fut calme et douce comme son âme. Rayonnante, d’une beauté céleste, elle fit ses adieux à la vie, pardonna généreusement à celui qui l’avait poussée du pied dans la tombe.

À l’apparition des premières étoiles dans la naissance du soir, elle rendait sa belle âme au ciel. Cet