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MARIE CALUMET.

le ciel leurs longs bras décharnés en demandant grâce.

Ému jusqu’aux larmes, le curé Flavel dirigea ses pas vers la basse-cour. Là encore régnait la désolation. Les poules picotaient avec ennui, en roulant tristement leurs yeux ronds chargés de paillettes d’or ; les coqs même avaient perdu leurs antiques ardeurs, oubliant leurs amours ; perchés sur une clôture, une dinde glougloutait lugubrement, et, tout près dans le champ d’à côté, les vaches, réunies en chœur, faisaient entendre une cacophonie qu’on eût dit une marche funèbre de toute la basse-cour.

Le curé Flavel, poursuivant sa voie douloureuse, arriva à la laiterie blanchie à la chaux. Tout y était à l’abandon. Assiettes, écuelles, plats, bidons, couloirs traînaient sans dessus dessous.