Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
MARIE CALUMET.

L’eau de savonnage, polychromée par le soleil, inondait cette buanderie agreste. Elle avait rejailli sur leurs robes d’indienne et moulait leurs formes comme au sortir du bain.

Spectacle, du reste, cent fois moins lascif que celui de la femme du high life qui, un pied dans le monde et l’autre dans l’église, les réunit tous deux sous les vagues mystérieuses de la plage. Les cheveux de la petite s’étaient déroulés en nappe humide sur son cou, encadrant merveilleusement sa figure, dans laquelle scintillaient, comme deux étoiles, ses grands yeux malins.

Maintenant, le mouvement de va-et-vient de ses bras bien tournés était moins rapide, et elle ne repoussait que mollement les manchons du lavoir.