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Les guerres navales du commencement du dix-septième siècle mirent un terme à cette prospérité, dont les vicissitudes de la guerre et de la diplomatie depuis le traité d’Utrecht, en 1713, jusqu’à ceux de 1815, n’ont laissé à la France que le droit de station sur certaines côtes de cette île mais sans pouvoir y fonder d’autres établissements que ceux nécessités par la pratique de la pêche durant l’époque annuelle où le poisson abonde dans ces parages.

Ces établissements auxquels nos marins ont donné le nom de chaufauds, par corruption évidente du mot échafaud, consistent en cabanes d’habitation, magasins et hangars destinés à recevoir une partie de la cargaison et de l’équipage du bâtiment qu’on dégrée, pendant la saison de la pêche ; en plates-formes ou échafaudages sur lesquels on décolle et l’on tranche, c’est-à-dire l’on étête, ouvre et vide la morue pour la livrer aux saleurs ; et enfin en une grave, vaste pavage en galets où l’on opère le sèchement du poisson, la salaison opérée.

Ils sont le centre de toutes les opérations de la cam-