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les navigateurs basques, adonnés de temps immémorial à la pêche de la baleine, s’étaient enfoncés, dès le quatorzième siècle, à la poursuite de ces énormes cétacés dans les profondeurs des mers septentrionales et avaient abordé une grande île au ciel de brumes, à la végétation triste, aux falaises nues. Cette île est celle dont quelques auteurs attribuent légèrement la découverte à un aventurier vénitien, Jean Chabot, dans les dernières années du quinzième siècle : Terre-Neuve, le principal centre de la pêche à laquelle est consacrée cette courte notice.

Quel que soit le pays qui puisse revendiquer l’honneur de cette découverte, ce qui n’est pas douteux, c’est que le mérite d’y avoir, la première, créé des établissements ne peut être contesté à la France. Dès avant 1525, sous le règne de François ier, elle avait pris possession de cette terre, où l’abondance de poisson qui visitait les côtes avait fixé ses pêcheurs. Jean Verrazini, navigateur florentin au service de la France, et Jacques Cartier, l’illustre Malouin, y avaient fondé deux centres de population avant qu’aucun navire anglais en eût sillonné les eaux. La Grande-Bretagne n’y fonda quelques établissements que dans le siècle suivant, alors que le développement rapide de nos colonies de Canada et de l’Acadie y imprimait à nos pêches une activité chaque année plus considérable.