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FLORENCE

le tour du salon. Florence est l’héroïne de la fête : il en est le héros.

Le piano attaque les premiers accords de la danse. Hubert, qui se trouve près de Dorilla, la prie de lui faire l’honneur d’un tour de valse. La jolie brunette bénit, dans le secret de son âme, la fortune qui la favorise si bien.

Elle a la part du lion.

Quant à la fille du notaire, le tact seul de sa bonne éducation lui donne un air aimable lorsque Gustave Turcobal se courbant devant elle jusqu’à terre, lui dit les doigts écartés sur son cœur :

— Mademoiselle voudrait-elle me faire l’honneur d’une valse ?

— Certainement, monsieur.

Néanmoins, elle jette des regards d’envie sur l’heureux couple emporté dans le tourbillon de la valse. Ils semblent si heureux ?

Se croyant ancré dans les bonnes grâces de sa charmante valseuse, Gustave Turcobal ne fait pas attention à ce détail.

Il se cramponne à la taille de la jeune fille, comme un naufragé à une planche de salut.

Il danse comme s’il avait les pieds sur des charbons ardents.

Florence, par condescendance, ou par pitié, lui donne un coup d’encensoir sur sa bonne grâce. Le pauvre dude voit les bougies se livrer à une sarabande désordonnée dans les lustres. Il perd la tête. Mettant le pied sur la traîne d’une valseuse, il y fait un irréparable accroc. La bouche en cœur, il va faire ses excuses, lorsque tout à coup il se heurte