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au-devant de sa cour, portait un long pardessus en drap noisette. Son crâne chevelu et crépu comme celui d’un guerrier du Zoulouland était couronné d’un haut de forme gris.

Le personnage marchait à petits pas, mais il avait le buste ferme, les épaules rejetées en arrière, la démarche assurée. La main droite reposait sur une canne à pommeau d’or avec toute l’élégance d’un incroyable ; la gauche était passée à la Bonaparte derrière le dos.

Une émotion insurmontable m’avait saisi : j’allais au-devant de quelque chose d’intéressant, de grand, d’extraordinaire !…

Pour rien au monde je n’aurais perdu le moindre de ses gestes.

Maintenant l’apparition se dessinait avec plus de netteté. Le pardessus déboutonné laissait entrevoir la redingote gris clair et un morceau du gilet blanc. Détail que j’appris plus tard, ce gilet avait quelque chose de particulier : toujours entr’ouvert à la hauteur des trois premiers boutons, le plastron de la chemise resplendissait avec un faux rubis de la grosseur d’une châtaigne. Il portait une sempiternelle cravate blanche. De toute cette blancheur émergeait une figure de bronze rehaussée d’une moustache et d’une impériale napoléonienne d’un hoir de suie. Dans les traits épais, rien de caractéristique. Si, la nature avait gratifié notre grand homme, sous la paupière droite, d’un pois chiche qui lui donnait un air pas comme un autre.

Laissez-moi vous dire ce que m’apprirent de charita-