pourraient surprendre la bourgade, et seraient obligés de fuir devant un ennemi plus fort et mieux armé.
Et pour ne pas s’exposer à perdre les deux captifs qu’il avait dans son canot, il attendit de loin, sans être aperçu des Français, l’issue de l’escarmouche.
Quand donc il vit la débandade des siens, il donna le signal de la retraite.
Aontarisati revenait dans son pays, la rage au cœur de l’humiliation qu’il venait de subir devant les visages-pâles de la bourgade des Trois-Rivières. Plusieurs, parmi ses meilleurs guerriers, étaient tombés sous les balles et les boulets de l’ennemi. Un bon nombre avaient été blessés.
— Ah ! s’il avait au moins pu faire quelques prisonniers parmi les Français ou les Hurons. Leurs tourments l’eussent vengé de la honte de la défaite. Mais, loin de là, nombre de ses guerriers étaient tombés les armes à la main.
Le sagamo atterrit enfin à la bourgade de sa tribu.
Andioura s’avance vers lui :
— Grand sagamo des Agniehronnons, dit-il, Andioura te demande Biche-Blanche pour sa squaw.
— Et qu’as-tu fait pour la mériter ? répond d’un ton farouche Aontaritasi.
Le jeune homme ne dit mot.