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planches disjointes, sa tête vint en collision avec le fer à cheval.

Il ne connaissait rien de l’astronomie, et trouva très déplaisant de commencer l’étude de cette science par les bolides. Il en vit trente-six étoiles.

Fumant de colère, il leva les yeux.

La jeune personne n’avait pas disparu assez tôt.

M. Bournival, armé de la pièce à conviction, frappa à coups redoublés à la porte de la demeure de la jeune fille.

Un gros courtaud vint ouvrir.

Et aussitôt :

— Je veux voir votre fille, clama M. Bournival, en brandissant le fer à cheval.

Le père de ma tante, à la vue de ces traits enflammés, de ce bras armé, en entendant cette voix courroucée, se crut en présence d’un fou furieux.

Il eut peur.

Il allait refermer la porte, quand le jeune homme fit un pas en avant.

— Je veux voir votre fille, répéta-t-il, avec plus d’assurance.

— Et moi, je vous dis que vous ne la verrez pas.

— Et moi, je vous dis que je vais la voir. Je le veux.

Le père s’échauffait. Il cria tout rouge :

— Je vous dis que non. Je voudrais bien savoir qui est maître ici, polisson que vous êtes ! En voilà une manière de demander à voir une jeune fille.

— Vous en parlez à votre aise. Ignorez-vous donc