l’eau bénite et la branche de buis. Et dans ce cercueil, Rosalyne toute blanche, les mains jointes, un crucifix entre les doigts. Un sourire ineffable, vainqueur de la mort, a remplacé sur les lèvres amincies et exsangues le pli amer de l’atroce souffrance morale qui l’a emportée.
Quelques braves femmes disent le chapelet. Dans un coin, écrasé sur lui-même, comme une misérable loque humaine, les yeux bouffis, la bouche amère, les cheveux en désordre, un homme marmotte des paroles inintelligibles. C’est Julien.
Toute menue dans le grand fauteuil familial, l’aïeule a son corps décrépit secoué par les hoquets.
Au dehors, le vent arrivant par rafales, ébranle les volets. Un chien hurle tristement en cette nuit de deuil.
Les prières ont cessé. Seuls se font entendre les hoquets douloureux de la vieille grand’mère et les sifflements du vent.
Soudain, un rire strident, lamentable, terrifiant.
Julien se lève, renverse et bouscule tout sur son passage.
Tête nue, il ouvre la porte qu’il ne referme pas et s’élance dans les ténèbres…
Le suivre, personne n’y songe.
Mais, pas longtemps après, un frisson d’épouvante glace les bonnes âmes qui font la veillée de la dépouille.
Dans la nuit noire, un carillon alarmant, horrible, endiablé réveille le village endormi.