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s’y prendrait-il, lui, le pauvre pêcheur, qui gagnait de peine et de misère le pain des trois ? Le collège, pensait-il, c’était un gouffre sans fond où s’engloutissaient des sommes fabuleuses.

Mais sa mère, sur son lit de mort, le lui demandait sur un ton qu’il n’avait jamais connu, ni si tendre, ni si pressant

Sans s’arrêter, alors, à réfléchir, pour n’être pas tenté de refuser, c’est d’une voix assurée qu’il répondit :

— Mère, je vous l’promettons !…

À ce moment, Jacques parut dans l’encadrement de la porte.

Âgé d’une douzaine d’années, Jacques était un garçon maladif et maigrelet. Il avait le front bas, comme tout ramassé sur lui-même, le regard glauque et fuyant, le nez camard, les lèvres épaisses. Avec des épaules voûtées, des jambes milices dans la culotte de bure longue et flottante, c’était un enfant pitoyable et peu sympathique.

— À genoux, râla soudain la veuve Horth, à genoux, mes enfants, que j’vous donnions ma bénédiction !…

Abel s’écroula plutôt qu’il ne s’agenouilla, secoué par les sanglots.

Jacques, les yeux secs, le regard distrait, se mit à genoux à côté de son frère.

Alors, tandis que par la fenêtre grande ouverte, montaient de la mer les accords d’une voix mâle qui chantait une complainte, la moribonde, levant son bras dé-