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ÉPICHARME

par une répugnance des auteurs, soit par suite des circonstances, l’élément politique n’avait pas pu se donner carrière et qui par là rentraient davantage dans les conditions de la comédie de Syracuse, il y avait des sujets, des scènes, des personnages qui venaient en droite ligne de cette comédie : par exemple, ces développements gastronomiques dont nous avons parlé et tout ce qui se rapportait à la parodie des dieux et des héros. Ce dernier genre de thème, après avoir fourni une abondante matière à l’ancienne comédie, défraya plus largement encore la comédie moyenne, dont la riche production, si complètement perdue pour nous, s’étendit sur tout le ive siècle avant Jésus-Christ.

Épicharme fournit donc beaucoup à cette partie si considérable du drame attique. Sans doute aussi, dans cette Grèce occidentale de la Sicile et de l’Italie, où il avait composé lui-même et trouvé les éléments de ses compositions, s’il nous était possible de mieux suivre la filiation complexe des œuvres littéraires, on verrait sa trace marquée dans ces formes locales sous lesquelles se continuaient, à côté de la comédie proprement dite, les jeux primitifs du comique dorien. Il est probable qu’elle se reconnaîtrait, malgré la différence de la poésie à la prose, dans les Mimes du Syracusain Sophron, contemporain plus jeune d’Épicharme, qui sut amener les scènes de la vie familière, où s’était