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ÉTUDES SUR LA POÉSIE GRECQUE

sent de même par une marche en procession, bachique, nuptiale, ou d’un autre caractère, et c’est là un souvenir évident de l’origine même de la comédie.

Ainsi ces peintures de vases, qui, sans être en rapport direct ni de date ni de provenance avec la comédie d’Épicharme, paraissent cependant issues de la comédie dorienne, rendent assez probable que le drame du poète de Syracuse a eu, au moins une fois, pour conclusion le spectacle d’une pompe dionysiaque mêlée de chants. Quant à la restitution de Grysar, qui divise cette comédie des Cômastes en trois actes, l’enchaînement de Junon sur le siège magique, la retraite de Vulcain à Lemnos, et son retour sur l’Olympe, elle est plus ingénieuse que vraisemblable, et l’on peut remarquer que, pour vouloir amplifier la composition dans Épicharme, il l’affaiblit. Car cette série de trois petits drames dans une pièce d’une étendue médiocre ne formerait qu’un ensemble assez lâche[1]

  1. Les comédies d’Épicharme étaient courtes. Depuis la première publication de cette étude, M. Birt (Das antike Buchwesen in seinem Verhältniss zur Litteratur, pp. 496 et ss.) a trouvé une confirmation de ce fait, déjà reconnu par M. Lorenz (p. 174), dans un témoignage d’Apollodore d’Athènes recueilli par Porphyre (Vie de Plotin, 24). Apollodore, dans son ouvrage sur Épicharme, disait que les pièces de ce poète (il y en avait 35) ne remplissaient pas plus de 10 tomes. Chacun de ces tomes, dont la contenance devait être d’environ 1500 vers, renfermait donc trois ou quatre pièces.