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ÉPICHARME

d’Épicharme. Bientôt les habitants de l’Olympe regrettèrent l’absence de Vulcain ; leurs banquets ne pouvaient se passer du joyeux suppléant de Ganymède, qui savait si bien au besoin y faire renaître la gaieté. On députa donc vers lui à Lemnos Bacchus, qui l’enivra et le ramena en pompe dans l’Olympe. Tel est le petit mythe, si favorable à la comédie, dont les peintres de vases aimaient à reproduire le dénouement. Une de leurs œuvres est particulièrement intéressante pour nous. Elle se compose de quatre personnages qui ont chacun leur nom inscrit au-dessus de la tête : le satyre Marsyas, jouant de la double flûte, ouvre la marche ; à sa suite viennent une bacchante, en proie à l’exaltation dionysiaque, la tête renversée, tenant d’une main le thyrse et de l’autre une grande coupe à deux anses ; puis Bacchus ivre, et, le dernier, Vulcain, faisant un geste de consentement. La bacchante s’appelle Comodia ; elle personnifie non pas la comédie, mais le chant du cômos ou le cômos lui-même, la procession dionysiaque, enivrée par son dieu et le célébrant par les chants qu’il inspire. Ce cômos, cette pompe bachique, dont Vulcain consent à faire partie, c’est vraisemblablement la tradition figurée de représentations qui avaient égayé les spectateurs de Tarente ou de Syracuse. On peut croire qu’il terminait les Cômastes d’Épicharme : la plupart des pièces d’Aristophane finis-