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III


Une étude, où l’on aurait pu réussir à déterminer les éléments et la nature du comique dans Épicharme, aurait pour conclusion naturelle une définition de l’art chez cet inventeur de la comédie. De quelles formes avait-il revêtu ces œuvres qu’il créait ? quelles qualités de composition y avait-il introduites ? On se demanderait enfin ce que lui doivent Aristophane et Ménandre, les grands noms de la comédie attique. On conçoit quel intérêt s’attacherait à des recherches qui conduiraient à une appréciation plus exacte des chefs-d’œuvre du genre, et combien il est regrettable qu’elles ne puissent être sérieusement entreprises. La matière manque ; le poète lui-même, détruit par le temps, se dérobe à nous ; il nous livre si peu de son œuvre, que ce n’est guère qu’à l’aide d’indices extérieurs que l’on peut hasarder quelques réponses à ces questions.